La Moins Bonne de tes copines

Ce jour où tout a commencé

Vendredi 11 mars 2022. Ce jour où tout a commencé. Des semaines que je devais m’aventurer sur cette page blanche, que je devais m’installer à mon bureau et écrire, que je devais faire le grand saut. Même si, techniquement, celui-ci, je l’ai fait. En référence à ce gros cul que vous avez pris en pleine gueule. À part cette fois-là, dernièrement, j’ai pris mon temps.

J’ai pris mon temps pour vous livrer cette première chronique.

Tout simplement parce que je veux qu’elle vous donne envie de continuer à me lire, et surtout de souscrire à un abonnement. Il faut bien payer les croquettes de Gégé, après tout. C’est faux, il bouffe de la pâtée, qui en plus coûte un bras, faute de pouvoir coûter un œil. Je vais quand même pas le rendre aveugle, le gamin. Même si des fois, je me dis que ce serait mieux pour lui. Et pour nous tous.

D’ailleurs, c’est aussi pour ça que j’ai pris mon temps. Parce que je n’arrivais pas à fermer les yeux sur tout ce qui nous entoure. Ce qui nous entoure, c’est un Poutine bien gratiné qui n’est plus une simple spécialité québécoise, c’est le Z qui n’est plus celui de « Zoro » et c’est le Corona qui n’est plus seulement une bière qu’on ne choisit jamais. Voilà ce qui nous entoure tous. Et perso, ce qui m’entourait il y a quelques jours, c’était pas les gros bras de mon boxeur — lui, je vous en parlerai une prochaine fois —, mais c’était surtout ma grosse couette, mon chauffage à 22 °C et ma bouillotte sur mon utérus. Parce que le vrai problème, celui qui m’empêchait de travailler et de vous délivrer ce magnifique texte, c’était ma muqueuse qui ne voulait pas me quitter.

Ma muqueuse qui veut pas me quitter 👆

Comme ton ex toxique, le gras de ton bide ou la chanson d’un vieux Tik Tok (genre, celle-ci), ma muqueuse utérine s’accrochait. Des jours et des jours qu’elle devait faire son grand départ, mais elle restait, perchée dans son nid entre mes deux ovaires qui faisaient une compétition de yo-yo. Et croyez-moi, à cette allure, ils allaient finir sur le podium, et pas en troisième place.

J’avais mal. Aux seins, au ventre, au dos, au bassin, à la tête et aux jambes. Mais le plus douloureux, c’était le reste. Ça commence avec les doutes existentiels, ceux qui te font hésiter entre les pâtes et le riz, pour finalement manger les deux. S’ensuivent les remises en question qui te poussent presque à partir élever des chèvres en Corse avec Sébastien de L’Amour est dans le pré. Et tout se termine avec la déprime, la fausse mais puissante, qui te couche au lit, incapable de vivre, mais encore suffisamment forte pour t’enfiler un Mc Do à 16 heures 30. Ça, c’est ce qu’on appelle couramment le SPM. Pour les plus de 50 ans qui lisent ce texte : le syndrome prémenstruel (qui, dans mon cas, s’accorde au pluriel).

D’après le Manuel MSD, manuel dont personne n’a connaissance à moins de taper « SPM » sur Google, le syndrome prémenstruel « regroupe un ensemble de symptômes physiques et psychologiques qui débutent quelques jours avant la période menstruelle et prend généralement fin quelques heures après le début des règles ». Ça, c’est sur le papier. Parce que dans mon corps, ce fameux SPM était là depuis des semaines. Quatre, pour être exacte. Un mois avec le bide qui se déchire, les miches qui pètent, le cœur qui s’arrache et la tête qui flanche. Un mois entier sans aucune nouvelle de ma muqueuse utérine pourrie. J’avais pourtant tout tenté pour la faire craquer. Comme avec un nourrisson qui s’apprête à sortir, j’ai repris les techniques des sages-femmes.

Sur Internet, j’ai lu de nombreux articles, dont celui qui m’a donné le plus d’espoir : « 10 astuces pour déclencher un accouchement rapidement ». J’ai donc attaqué avec la première technique, celle que l’auteur nommait « la méthode italienne ». En d’autres mots : il fallait baiser. J’ai installé toutes les applications de rencontres que je connaissais, j’ai foutu trois photos de moi — dont une à moitié nue — et j’ai enchaîné les dates dans l’espoir qu’une bite perdue vienne m’enfourner. Bien sûr, j’avais pensé au sextoy, mon fidèle, celui que j’avais découvert pas si longtemps auparavant. Ne me jugez pas, chacun son rythme. Et lui, le rythme, il l’avait bien ; ça aussi, je vous en parlerai une prochaine fois. Mais cette fois, mon sextoy ne pouvait pas m’aider. Car plus que d’un pénis, c’était de sperme que le col de l’utérus avait besoin pour s’assouplir et, faute de pouvoir sortir un alien, m’aider peut-être à sortir ma muqueuse. L’article était clair : il fallait coucher trois fois par jour jusqu’à accouchement pour que la méthode soit efficace. De mon côté, je n’arrivais même pas à avoir un seul rapport. Mes dates étaient plus mous les uns que les autres, au sens propre comme au figuré. Souvent, on me répète que pour une femme, c’est facile de trouver des plans cul. Mesdames, merci de me laisser en commentaire votre technique. Parce que moi, le seul plan que j’ai, c’est celui que me mettent la plupart des hommes avec qui j’ai des rencards, pour me laisser seule avec une bière que je n’aime même pas sur une terrasse gelée.

La méthode 1 étant un échec, je me suis rabattue sur la suivante, j’ai nommé : faire de l’exercice. Je me suis donc tuée à la salle et j’ai couru sur le tapis comme si ma vie en dépendait. À la fin de la séance, au fond de ma culotte, j’ai bien constaté du nouveau. Aucun signe de sang, mais mon slip était recouvert de merde. De toute évidence, j’avais bien fini par perdre quelque chose. Ma dignité. Il faut dire que je n’ai rien senti, et pour cause : mon nez est recouvert de polypes, qui m’ont valu de bien belles aventures eux aussi. Mais restons sur le SPM pour cette fois.

J’ai testé les autres méthodes. Manger des dattes à outrance, boire des infusions, utiliser un ballon de grossesse ou encore prendre des routes cabossées. Rien n’est parti, si ce n’est la roue de ma bagnole.

Sans plus aucune conviction, j’ai tout de même tenté la neuvième technique : celle qui m’invitait à me titiller les tétons. J’avais évité cette solution jusque-là, car, contrairement à beaucoup de femmes qui y voient une zone érogène, je DÉTESTE qu’on me farfouille le mamelon. Je repense à certaines scènes, supposées exciter la femme, où l’homme attrape avec ses dents le mamelon et tire dessus comme sur un nounours qu’on veut choper à la fête foraine. Fous-moi une de tes couilles dans la bouche que je la mordille, et on verra si tu aimes ça. Alors, quand j’ai lu « utiliser un tire-lait pour la stimulation des mamelons qui entraîne la sécrétion d’ocytocine et favorise l’activité utérine », j’ai cru trépasser. Faute d’avoir le budget pour ce genre de connerie, j’ai de nouveau foncé sur Google pour savoir comment « tirer manuellement son lait », lait que je ne produisais évidemment pas.

Au milieu de mon salon, à demi nue, nichons au vent, je malaxais ma poitrine, formant une pince avec mes doigts placés autour de mon mamelon. J’ai fermé les yeux et me suis concentrée sur mon utérus, le suppliant de se détendre et de lâcher la sauce. Et après huit minutes, sein dans la paluche, alors que ma méditation devenait presque une scène érotique, j’ai senti un liquide chaud se répandre sur le dos de ma main. Brusquement, je l’ai secouée et, lorsque j’y ai posé les yeux, j’ai aperçu une goutte sur le bout de mon téton. J’avais du lait. Et pas qu’un peu. J’ai pressé de nouveau ; j’aurais sans doute pu remplir des bouteilles entières. J’étais devenue une vache laitière. J’allais devoir cacher mon don au monde entier, consciente d’être capable de détruire l’économie du marché laitier, mais aussi d’éradiquer la faim, d’ébranler le monde capitaliste et de faire chuter la bourse. Tellement de pouvoir dans mes deux gros nichons. Je n’étais pas prête pour tant de responsabilités.

Ce GIF n’a aucun lien. Mais pouvions-nous débuter ces chroniques sans Léo ? Je ne pense pas.

Dans mon salon, j’ai remis mon soutif, me suis rassurée en me disant que Gérôme ne m’avait vu que d’un œil et j’ai terminé de lire le dixième conseil pour déclencher l’accouchement de ma muqueuse. Celui-ci était le plus agréable, et le plus évident. Il suffisait de se chouchouter. Masque sur le visage, série sur grand écran, plaid dans le canapé et pizza en main, j’ai débloqué tout ce qui pouvait retenir mon utérus de s’exprimer. C’est ainsi que, l’esprit léger et la chatte toujours lourde, petit à petit, j’ai retrouvé ma créativité, mon envie et mes ambitions. C’est ainsi que cette première chronique a pris vie (ainsi qu’un gros bouton sur ma gueule qui est devenu une énorme brûlure recouvrant la moitié de mon visage ; mais, une fois encore, c’est une autre histoire).

C’est ce jour-là, que tout a commencé !

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123 réponses

  1. Yolene Geslin dit :

    Merci merci merci j’ai ris à en pleurer, meilleur abonnement ever qui permettra de me faire patienter avant ton troisième chef d’œuvre
    Merci noellie et continue à la semaine prochaine ici pour rire aux larmes

  2. Céline Barry dit :

    Heureusement que je suis seule au travail actuellement, sinon je passerai pour une folle à rigoler comme ça 😂😂😂
    C’était énorme!
    Très heureuse que tu ai pu retrouver ton inspiration après tant d’effort, c’est amplement mérité
    😂😂😂

  3. Coralie Branger dit :

    Non mais…. Merci !! Je vais adorer être au rdv tous les jeudis. J’aime ton écriture et tes histoires plus sympas, drôles et plus émouvantes les unes que les autres. Je t’aime. Oui oui je t’aime. A défaut d’avoir un pénis entre tes jambes tu as des ”fans” qui t’aiment. A jeudi prochain ❤️

  4. Manon Jagueneau dit :

    J’ai adoré, il me tarde déjà la prochaine ! Cette idée de nouvelles chaque semaine est vraiment géniale!

  5. Isabelle Lenoir dit :

    Ahhhh cette première chronique…… excellent 😊 ma journée a bien commencé !!!! Hâte d’etre A Jeudi prochain 😉 merci 😊

  6. Angelique Toux dit :

    Ce fou rire 😂 mais en même temps on peut s’y retrouver (bon à part pour le lait j’avoue) texte magique ❤️ je regrette pas l’abonnement qui promet d’être mémorable

  7. Angèle BEAUPEUX dit :

    Très bonne première chronique 😋 A consommer sans modération. Le jeudi est une journée un peu beaucoup pourrie habituellement, mais là je crois que tu vas pouvoir la rendre meilleure. Continue comme ça … 👏

  8. Crys dit :

    Un date que je ne manquerai pas chaque semaine ! Bon ok sans bière et sans terrasse … ou un thé mais sans lait mdrr
    Merci d’exister

  9. Elodie Saintonge dit :

    Ça promet 😅🤣 merci pour ce shoot de rires 👌 vivement la semaine prochaine 💖

  10. Léa dit :

    Aaah cette première chronique que j’attendais avec impatience !! Un pur plaisir 😂

  11. Melanie Rodot dit :

    Et bien ça promet !!! J’adore. Impatiente de voir la suite

  12. Mylène GRUGER dit :

    J’avais hâte que ce projet se concrétise depuis que tu en as parlé sur instagram et je ne suis pas déçu ! j’adoore 🙂
    Merci pour tout ce que tu partage !

  13. Vanessa Bolle dit :

    Tu envois du lourd pour cette première semaine. Hâte d’être là pour les 51 autres. S’amuser en amusant les autres, c’est le pied. Caresse à GG.

  14. Adeline Brochoire dit :

    Merci pour ces minutes de rire.Mon mec c’est demandé pourquoi je rigolais comme ça.
    J’adore j’adhère vivement jeudi prochain.
    Encore plus hâte que ton 3eme livre sorte.

  15. Ségolène Roustan dit :

    Franchement…..b franchement…. je n’ai pas les mots tellement ce début est prometteur. Je ne m’en reviens pas…non plutôt, je m’attendais à tout sauf à ça…:D BRAVO que ce soit pour la nouvelle ou même encore pour les techniques 😀 Je ne suis pas déçu de me lancer dans l’abonnement à l’année
    Vivement la semaine prochaine
    Bises la gueuse et bon courage pour la prochaine période de menstru 😉
    PS : Si je suis en manque de lait, je t’appelle 😉

  16. Violaine Carpentier dit :

    J’adoreeee !!! C’est drôle, réaliste ( ça arrive au moins 1 fois à chaque femme de ce monde d’avoir un/des SPM ), on retrouve ton écriture qui nous manques, c’est long 1 an avant la prochain livre (je sais que c’est pas si long en vrai )!!!
    Bref je sens que je vais adorer le jeudi maintenant 😉

  17. Justine DELANNOY dit :

    J’ai juste un mot à dire BRAVO !!

    Tous les lundis on a rdv pour la Mondance, tous les jeudis pour les nouvelles et tous les ans pour ton livre. Enfaite, tu fais partie de nos nos vies. on vit avec toi au quotidien. Merci de nous faire rire tous les jours, via Insta, les Mondances, les nouvelles les livres.

    Un grand MERCI 🙂

  18. priscille tauchnitz dit :

    Pour l’instant je ne regrette pas mon argent 😂. Ah bah merde c’est gratis 7 jours ! Non sans rire je suis ravie de faire partie de cette petite famille de fou ! 😘

  19. Natacha LAUGA dit :

    Encore une belle réussite, félicitations ! Personnellement j’aime lire le soir mais là, c’est pas possible, je peux pas envisager de me coucher en riant autant !!!
    En tout cas merci d’être toi, ça me fait du bien !
    A jeudi prochain …

  20. Cassandra CROSNIER dit :

    Bonjour à toi, lamoinsbonnedetescopines,
    J’ai adoré cette première chronique!Elle te ressemble tellement, je retrouve ton écriture et ça fait tellement du bien au moral de te lire.
    Je te suis depuis pas mal de temps, je me rappel que j’attendais avec impatience la sortie de ton premier livre, puis le deuxième… dès que tu as parlé des chroniques j’avais deja hâte également.
    Quel plaisir de te lire et de te suivre chaque jours.
    Continues ainsi tu es top !
    Hate de te retrouver chaque semaine avec ces chroniques et hâte de lire ton troisième livre.

  21. Laetitia Bacquet dit :

    Pour une première c’est une réussite, bravo et merci d’apporter autant bonne humeur dans mon quotidien. J’adhère complètement à ton humour tellement brut de pomme mais c’est ça qui est bon. Hâte de lire les prochaines nouvelles et ton premier livre que je me réserve pour les vacances.

  22. Karine Colombel dit :

    Coucou Nono,
    Abonnée pour 6 mois, je pense ne pas regretter de l’avoir fait.
    On visualise la scène et franchement c’est trop drôle.
    Déjà que je kiffe le jeudi car c’est synonyme de week-end mais alors là avec la nouvelle qui sort chaque semaine ça va être le sommum 😂😂
    Continue comme ça, tu nous régales
    Bisous d’une gueuse 😘😘

  23. Laura Simon dit :

    J’adoooooore ! Hâte d’être jeudi prochain ♥️

  24. Laure Hugon dit :

    C’est génial, j’adooooreeee merci pour ce moment <3 Déja je te kiff sur insta mais alors la c'est un level au dessus !!!
    Hate jeudi prochain avec Jennifer !!
    Bisous d'une gueuse qui est fan

  25. Coralie Pusca dit :

    Et me voilà dans la team, toujours là pour te soutenir ! Tu as de l’ambition et l’humilité et du talent of course donc si cela peut t’aider à continuer c’est avec plaisir ! L’abonnement est vraiment raisonnable ! ( Je n’achèterai plus de paninis au Nutella dans le mois haha donc mon cul t’en merci 😂) Je rigole bien sûr c’est vraiment une chouette idée ! J’attendais la mondance tous les lundis, ton livre tous les ans, maintenant je vais attendre avec impatience ta chronique tous les jeudis ! Bravo pour cette belle première chronique !
    Bravo Nono ! ♥️

    PS : La personne ayant pris le surnom Coco est prié de le rendre à son propriétaire 😅
    Cordialement
    Bisous

  26. Emilie Cartier dit :

    Je suis archi fan ! J’ai hâte de lire la suite des chroniques, et je suis tout autant impatiente pour le troisième livre !

  27. Laurine Bicchieraï dit :

    Juste merci pour ce moment de rigolade!
    La continuité parfaite des stories. Je pense que je ne suis pas la seule mais en lisant cette chronique je voyais ta tête moyennement convaincue en train d’essayer toutes ces techniques lol.
    Hâte d’être à la semaine prochaine
    Bisous Noellie

  28. Marine Robert dit :

    Quelques jours sont passés depuis la souscription à l’abonnement et je n’avais toujours pas lu la nouvelle de la semaine. Ce soir, en toute discrétion, j’ai déserté le canapé conjugal, prétextant une grosse fatigue (excuse typiquement féminine qui passe toujours), je me suis glissée sous la couette, petite lumière, chats en position ronron sur le plaid et zoup c’était parti pour la première histoire de ce qu’on espère deviendra une longue série !!! J’ai enchaîné avec quelques pages de 387 jours. A présent au dodo pour de vrai. Merci. Merci pour cette plume qui fait les abdos et la personne qui dirige tout ça avec force et courage. Merci d’être toi. Merci à demain en story et à dans quelques jours pour la prochaine nouvelle.

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