Ce jour où j’ai géré les polypes
Mars 2018. Je n’ai plus la date exacte. Mais ce dont je me souviens parfaitement, c’est que j’avais un rhume. Ou une allergie. Bref, un truc dans le pif. Mais sur le coup, j’ai fait confiance à ma jeunesse et à ma santé incroyable. Qui visiblement n’est pas si incroyable, à en croire mon état actuel. Parce que plus de trois ans après, j’ai découvert la sombre réalité : j’ai des polypes.
Je sais, cette plus bonne de mes histoires n’est pas vraiment la plus bonne. Tout du moins pas la plus sexy. Mais j’ai promis de vous l’écrire un jour. Ce jour est venu. Croyez-moi, je vais vous la romancer (bien la romancer, au point que tout ne sera pas réel ; laissez-moi, j’ai besoin de créer).
J’ai donc des polypes. Pour ceux qui ne savent toujours pas ce que sont des polypes, merci de lire les nouvelles précédentes parce que j’en ai déjà parlé. Et pour ceux qui ont vraiment la flemme, je vous la fais courte : ce sont des bouts de peau dégueulasses qui peuvent se former sur les muqueuses ; en l’occurrence, dans mon tarin. Je vous épargne (de nouveau) le passage durant lequel je me plains en disant que quitte à avoir une maladie chronique, j’aurais préféré un truc qui puisse provoquer un peu plus d’empathie. Moi, j’ai des polypes..
Pour les soigner, il n’y a pas mille remèdes. C’est assez classique : d’abord, le médecin te fout des corticoïdes et des antibios ; puis, si tout cela ne fonctionne pas, il te les arrache. En d’autres termes, il t’opère. Et moi, ça, j’avais pas du tout envie. Premièrement, parce que ça fait chier de se faire opérer. Et deuxièmement, parce que tous les retours que j’ai eus sur le sujet insistent sur le fait que de toute manière, les polypes finissent par revenir.
J’ai donc cherché des solutions à ma manière. J’y ai passé des heures, voire des journées entières. Parce que même si les polypes ne sont pas douloureux, ils peuvent te faire péter un câble. Tu respires très mal, ce qui t’empêche de dormir ; ton nez gratte ; tes narines coulent ; tes sinus sont enflammés et ils te causent des migraines. En somme, c’est pas le top.
Dans mes solutions naturelles, j’avais évidemment trouvé les huiles essentielles. Du tee trea, de la menthe poivrée, de l’eucalyptus… tous ces trucs qui sont censés t’aider. Scoop, ça n’a pas été mon cas. J’ai tenté d’autres méthodes : les cataplasmes d’argile, la cure de zinc et la Rino Horn.
Rien n’a fonctionné. Obstinée que je suis, je ne m’étais toujours pas décidée à me faire opérer. Tous les trois mois, je prenais rendez-vous chez le médecin sur Doctolib, en veillant à changer à chaque fois (on n’est pas là pour se juger, ok ?).
Et à chaque fois, c’était la même. Il concluait que j’avais des polypes, me donnait un traitement de quinze jours de sprays corticoïdes et me faisait une ordonnance pour un scanner à effectuer. Si besoin, je peux en vendre. J’en ai quatre.
Enfin… plus que trois ! Parce que j’ai fini par me décider à en utiliser une. Vendredi 1er juillet. Comme pour fêter l’été qui arrivait, j’avais enfin pris rendez-vous pour faire ce scanner.
J’ai donc débarqué à la clinique, oubliant mon masque, me trompant d’heure, mais avec le sourire. C’est sans doute celui-ci qui m’a permis de maintenir mon rendez-vous. J’ai patienté plus de 30 minutes avant de voir arriver le médecin qui m’a fait signe de l’accompagner.
Je me suis installée sur la machine et, à ma grande surprise, il m’a demandé d’enlever mon haut. J’ai enfin compris le sens à tout ça. Mes polypes existaient pour une bonne raison. Je m’imaginais déjà en train de faire l’amour sauvagement sur la machine à scanner, avec un médecin plus ou moins sexy, mais qui clairement remplissait très bien son rôle de fantasme. J’ai regardé Grey’s Anatomy, Docteur House, et parfois même Urgences. Et surtout, je mate du porno. Mon imaginaire était donc prêt à faire le taf. Et il n’était pas le seul. Dans mon slip, je sentais mon clitoris s’emballer autant que mes polypes. Et la suite n’allait rien arranger. Quelques minutes après, le médecin m’a demandé d’enlever mon t-shirt, mes chaussures, puis mon jean. À cet instant, deux émotions contradictoires ont pris vie en moi. Celle de mon clito qui espérait se prendre un coup de stéthoscope dans la gueule et celle de mon cerveau, un peu paniqué, qui doutait des compétences de ce professionnel car visiblement, il n’avait pas compris que mes polypes étaient dans mon pif et pas dans ma chatte. Mais, complètement soumise à la légitimité paternaliste du médecin, j’ai fermé ma gueule. Je me suis retrouvée en petite culotte sur la machine, le clito frétillant, le cerveau en panique, pour qu’on me fasse un scanner des sinus.
Et l’histoire ne s’est pas terminée là.
Il m’a ordonné de patienter et, à son retour, il tenait dans sa main la machine à échographie. Et c’est à ce moment que le malaise s’est intensifié. En silence, il a déposé le gel sur mon ventre et a commencé à masser. Et sans surprise, quelques secondes après, il m’a annoncé que mon utérus était vide.
C’est ainsi que je suis repartie sans scanner des sinus, mais avec la certitude que je n’étais pas enceinte. Je suis allée à l’accueil, j’ai tendu ma carte vitale et quitté le labo, après que la secrétaire m’a lâché un « Ne vous en faites pas, ça va finir par marcher ». Chère Madame, je n’espère pas, car, si tel est le cas, vous aurez devant vous la nouvelle Marie et, franchement, j’ai pas envie d’appeler mon gosse Jésus.
Je me suis installée dans ma voiture, j’ai pris rendez-vous deux semaines après pour un scanner dans un autre labo, en précisant bien que je n’étais pas enceinte et que je ne voulais pas l’être. Je m’y suis donc rendue. Cette fois, pas de mauvaise surprise. Même pas d’attente. Seulement dix minutes plus tard, j’avais ma réponse : j’avais bien des polypes. Tout ça pour ça. Alors que je le savais déjà. J’ai pris rendez-vous chez mon ORL pour qu’il analyse le bordel. Après trois ans et tant de galères pour l’esquiver, c’était donc la conclusion : je devais me faire opérer. De cette histoire, j’ai fait une déduction. Cela ne sert à rien de vouloir éviter l’inévitable : si une chose doit arriver, elle arrivera (et je ne parle pas d’une grossesse).
C’est ainsi que j’ai accepté tout ça, ce que j’aurais dû faire bien avant. Ce que j’aurais dû faire le jour où j’ai eu des polypes.
12 réponses
Je suis pliée de rire 😂😂 l’échographie alors que toi tu veux ton scanner, incroyable !!!
ahaha c’était une blague !! 🙂
Incroyable cette histoire ! Heureusement qu’ils ont pas cru que tu venais pour une insémination !
Ca fait un peu peur quand même ce labo lol …
ahaha c’était une blague évidemment -!!
On a failli ce retrouver avec la nouvelle Jane the virgin 😂😂
🤣🤣 J’ai adoré l’échographie !! Du coup tu devais moins frétiller en repartant !!
ahaha j’te jure !
ahaha j’te jure
Tellement drôle !! Ça a du être gênant pour toi mais au moins ça a fait une nouvelle histoire à raconter !
Hâte d’être jeudi prochain 😃
ahaha c’était une blague !!
Merci pour cette nouvelle ! C’est toujours un plaisir de les lire chaque semaine !
Par contre le malaise de l’écho 😂
Franchement c’est dingue 😅 !
Tu n’as rien osé dire ? J’imagine déjà la réaction du médecin !
J’espère que tu avais prévu des sous vêtements sans trous en plus 😂😂
Update : l’opération est finie, tu as toujours des polypes et en plus tu as un gosse !
On rigole mais en réalité il y a un vrai problème quand même !
A jeudi prochain pour de nouvelles aventures 🙂😘
Nan mais comme je l’ai dit : j’ai romancé ahaha c’était une blague !!