Samedi 4 novembre 2023. Ou dimanche 5 novembre 2023. Seuls les petits enculés qui ont cambriolé ma jolie maison alors que j’étais en train de défoncer des zombies sur Resident Evil, que je m’enfilais mes meilleures pâtes carbo devant la Star Ac’ et que je kiffais ma vie chez ma bestie seraient capables de nous le dire. Évidemment, je devais en parler ici, de cette fâcheuse aventure. Et surtout, ajouter des détails croustillants… Alors, pour cela, reprenons depuis le début.
Samedi 4 novembre 2023. Ma meilleure amie me propose de venir chez elle, comme tous les week-ends, pour s’installer confortablement sous un plaid et oublier la douleur de ce monde.
Coup du sort : habituellement, je ne dors pas là-bas Cette fois, Gégé et moi avions décidé de squatter le canapé. Bonne ou mauvaise nouvelle, personne ne le sait. Car une fois mon week-end terminé, le brunch du dimanche englouti, mon dernier tour à tuer des zombies effectué et l’avant-première de L’Amour est dans le pré matée, je suis rentrée chez moi.
18 h 30, j’ai ouvert la porte de ma maison. Rien d’anormal, jusqu’à ce que je ressente un froid à glacer le sang. Première réflexion : « Merde, j’ai éteint les chauffages, il caille. » Réalité : j’ai avancé et découvert la fenêtre ouverte, sans vraiment d’autre constat à l’exception du panier de Gégé déplacé et d’un seul meuble éventré. Sur le coup, j’ai pensé au vent, à cette fameuse tempête qui avait secoué toute la France quelques heures avant. Puis, j’ai allumé la lumière. Et j’ai vu. J’ai vu mon tapis blanc devenu marron, avec des traces de pieds. Une évidence. On était entré chez moi, sans invitation. J’ai foncé à l’étage, sans vraiment d’inquiétude car bien consciente que je n’avais que peu de choses à voler, mais plutôt soucieuse à l’idée qu’ils aient saccagé quelque chose. Mais rien. L’imprimante avait été embarquée, le rétroprojecteur aussi, par contre, mon ancien iPhone se trouvait toujours sur le bureau ainsi que beaucoup d’autres choses. Quelques affaires étaient en désordre, les bijoux fantaisie n’étaient plus là ; toutefois, de manière globale, je m’en sortais bien. Oui, mais voilà, le plus chiant, c’était tout ce qu’il restait à faire. Déjà, appeler la gendarmerie qui viendrait relever les empreintes et nous offrir un joli fou rire avec la boite de sex-toys qui trônait au milieu de ma chambre. Si tu n’as pas la réf, je te mets la vidéo ici — et non, je ne reviendrai pas sur le sujet car il a déjà pris trop de place. En revanche, il y en a un dont je n’ai pas parlé sur les réseaux : ma fucking proprio.
Pour vous donner le contexte, mes propriétaires, ils sont blindés. Mais pas blindés comme des gens qui ont de l’argent. Blindés comme des agriculteurs céréaliers qui possèdent probablement plus de quinze baraques, dont une ÉNORME ferme splendide en vieilles briques qui surplombe mon village. En somme, ils ont vraiment beaucoup de thunes.
Forcément, afin de les prévenir et pour me protéger aussi, j’ai directement envoyé un SMS en indiquant que je m’étais fait cambrioler. Presque immédiatement, ma proprio m’a appelée, sans réellement me demander si j’allais bien, mais plutôt inquiète pour sa putain de fenêtre que les voleurs avaient cassée pour entrer. Elle m’a tenu la jambe avec un monologue pendant que j’attendais les gendarmes pour me dire que c’était « du PVC imitation bois » qu’il fallait vite la changer et bla, bla, bla, alors que dans ma tête, je n’avais que la bite en silicone que les flics allaient trouver et le souci de la suite. En bref, je m’en tapais de sa fenêtre qui se fermait toujours et qui de toute manière allait être changée avec l’assurance.
Le lendemain, dès la première heure, elle a débarqué.
À cet instant, je le reconnais, elle a été gentille. Elle m’a demandé comment j’allais et m’a même proposé de laisser ma voiture dans sa cour car, comme une conne, j’étais persuadée que les cambrioleurs avaient pris mon double de clé. Spoiler alert : je suis juste bordélique. Puis, elle est redevenue chiante. Ma proprio, elle est pas méchante. Mais elle est relou. Pour exemple, elle est entrée dans mon salon, a donc regardé sa fenêtre et, alors que j’avais dormi quatre heures, que je venais de me taper un cambriolage, que je partais pour la gendarmerie afin de faire une déclaration, m’a sorti en toute détente et en passant le doigt sur l’encadrement : « Il faut penser à les laver, les fenêtres, hein. » Une relou, je vous dis. Moi, je joue la plus conne avec eux. Parce que je sais combien une mauvaise relation avec ses proprios peut rendre la vie compliquée. Alors, je suis la petite cucul, je souris et je deviens leur belle-fille idéale.
Mais le masque a été difficile à tenir le lendemain, lorsque le capitaine de la gendarmerie du 17e arrondissement de Paris m’a appelée pour m’annoncer qu’ils avaient retrouvé les deux personnes qui avaient commis le cambriolage. Ou plutôt les 50 cambriolages. Des pointures, de toute évidence, en tout cas en termes de performance et pas tellement en termes d’efficacité, à en croire toutes les empreintes qu’ils avaient laissées. À cet instant, c’était chouette. Premièrement pour le karma, et secondement pour l’indemnisation. Car même si c’est cupide de penser ainsi, ce qui m’avait fait perdre le plus de temps et donc d’argent, c’était toutes les démarches qui m’avaient empêchée de bosser pendant facilement deux jours. Oui, mais il y avait une chose qui me restait en travers de la gorge — pas tant pour le montant à payer mais plus pour la logique — : la franchise de l’assurance. Parce que, même si j’allais sans doute être indemnisée, j’étais énervée de faire toutes ces démarches UNIQUEMENT pour la fenêtre de mes proprios dont je me fichais pas mal. 170 € de franchise pour ça. Concrètement, je rationalisais en me disant que je serais remboursée après le procès, seulement le petit diable en moi n’a pas pu s’empêcher de piquer. C’est son problème à lui, il aime foutre la merde. Quand tout va bien, il débarque, souvent accompagné d’un utérus qui saigne, et vient ressortir des rancunes du passé. Là, c’était la franchise qui prenait. Car pour le petit diable, c’était impensable de la payer. Et à dire vrai, il avait raison.
Dans ma tête, je trouvais ça injuste de devoir faire marcher mon assurance alors qu’il n’y avait que la fucking fenêtre en PVC blanc imitation bois.
C’est à cet instant que j’ai saisi mon courage, uniquement par SMS : « Bonjour Madame Relou, ils ont trouvé les cambrioleurs. PS : Pourriez-vous prendre à votre charge la franchise, parce qu’en vrai, c’est dégueulasse que ce soit moi qui la paie ? » Mon erreur ? Lui avoir dit qu’ils avaient retrouvé les coupables. Car après le dédain du premier message dans lequel, je cite, elle m’a balancé : « Ben, ça se passe pas vraiment comme ça », elle a évidemment, enchainé sur « Puis, s’ils ont trouvé les coupables, vous serez indemnisée ». Cette grosse conne (désolée Madame si tu lis ceci, mais franchement ce move, c’était le move d’une grosse conne, qui plus est ultraradine) n’a même pas eu la bienveillance de me dire « On en parle demain », ou encore mieux : « On peut s’arranger, oui. »
À la lecture de son message, j’ai laissé mon diable répondre : « Bah, ça se passe pas non plus comme ça. » Il avait pas tort. Une indemnisation, c’est long. Les 170 €, c’était demain. J’ai continué en passant la pommade, en songeant qu’il valait mieux que je perde cette somme que beaucoup plus au moment où je quitterais les lieux et j’ai simplement terminé la discussion en disant que si c’était sa logique, je paierais. Pour elle, 170 €, c’est une poussière. Qui plus est, Madame Relou risque, en plus de mon argent, de me prendre beaucoup temps. Elle a déjà commencé en faisant venir dès le lendemain une première entreprise, qui n’a pas exactement la même couleur de fenêtre que l’actuelle et, par conséquent, il a fallu faire venir une seconde entreprise pour les mesures. Et nous ne parlons que des mesures…
C’est ainsi que j’ai compris que les gens sont vraiment des rats égoïstes, peu dans l’entraide et franchement décevants, ce jour où je me suis fait cambrioler.
PS : Seul point positif, autant vous dire que je relance les recherches pour déménager, dans l’idéal acheter et ne plus avoir de proprio.