Vendredi 7 avril 2023. Ou peut-être un autre jour. Mais en avril, ça c’est certain. Dans ma tête, une étincelle. Celle qui me pousse souvent dans ma folie, qui alimente ma créativité, qui m’a fait inventer un magazine en un mois, poser ma démission pour vivre de ma passion ou rejoindre mon crush à minuit alors même que, je m’autocite, « je ne dois plus lui envoyer de messages ». Ce genre d’étincelle. Et elle venait encore de s’embraser pour, naturellement, me pousser à créer un festival.
Pour ma défense, il faut un contexte.
Comme beaucoup le savent, j’écris des livres et chaque année, en septembre, comme la grande aventurière que je suis, je prends un van pendant deux bonnes semaines pour partir à votre rencontre, pour des dédicaces. Oui, mais voilà, cette fois, je n’ai pas sorti de livre cet été. Alors, si pas de livre, pas de dédicaces, et surtout, pas de rencontres. Et ça, ça m’a rendue triste. Parce que vous voir, c’est principalement vous remercier. Vous remercier de me soutenir, d’être là, et pouvoir le faire en face à face. Pour moi, ça n’a pas de prix. Enfin si, un certain coût d’ailleurs, mais il le vaut. Alors cette année, j’étais un peu déçue. Déçue de ne pas organiser de tournée et de ne pas vous voir. Et c’est à ce moment que l’idée est apparue : et si, lors d’une simple petite soirée, on se retrouvait au bar boire un verre ? À la base, c’était ça le projet.
Puis, rapidement, je me suis dit que ce serait sympa de faire bosser les copains chanteurs en proposant un petit concert. Évidemment, ils ont accepté. Mais, parce que je suis une pote cool, j’ai voulu les rémunérer, et à leur juste valeur. J’ai donc commencé à me mettre en quête de sponsors. Mais pour attirer les sponsors, il faut plus qu’une simple soirée dans un bar avec deux concerts. Forcément. J’ai naturellement cherché des lieux un peu plus « wahou ». Des châteaux, des domaines et des endroits qui attirent l’argent. Si, si, il y a des endroits qui attirent l’argent. J’te jure. Mais bien sûr, pour accéder à ces endroits sans les payer, il faut que les propriétaires y trouvent un intérêt. L’intérêt ? Leur visibilité. Je leur promettais que des gens viendraient découvrir le lieu, consommer des bières et les faire kiffer. Oui, tu le vois arriver… Il fallait donc que j’attire des gens. Et si ma présence merveilleuse était déjà un argument, et le concert de mes potes une autre très bonne raison, j’avais besoin de plus. Le plus, il a débarqué dans ma vie sans que je m’y attende vraiment et il s’appelle Anaïs.
Anaïs, c’est la fondatrice de La Bonne Vague, un média qui surfe sur les créations made in France. Et ça, j’adore.
Elle et moi, on s’est rencontrées grâce aux réseaux sociaux. Une meuf ambitieuse, positive, avec la force de réussir. Tout ce que j’aime. Alors, quand elle a vu mon projet éclore sur Insta, elle a foncé comme elle sait le faire et m’a répondu. Au fil de nos discussions, une idée a émergé : et si on ajoutait un marché de créateurs à notre bordel ? Et sans même nous en rendre compte, nous venions de donner naissance à La plus bonne de tes soirées, le festival.
D’abord, on a décidé de le faire à Angers, le 28 juin, dans un domaine incroyable qui est celui de Châtillon (comment ça je fais ma pub au passage ? Non. Je te partage simplement un plan de ouf si tu es dans le coin. Et tu sais quoi ? Je vais même te remettre le lien d’inscription ici). Puis, on a décroché l’opportunité de le faire le 21 juillet au château de la Garrigue près de Toulouse (bim, encore le lien). Et enfin, à Bordeaux, au château de Lesperon le 25 août (évidemment, que je vais te mettre le lien aussi).
Cet événement, nous l’avons pensé comme une journée parfaite : totalement gratuit, avec du soleil, des transats pour oublier les problèmes, des jeux de société, de la pétanque, du Mölkky, des activités d’extérieur, des concerts d’artistes géniaux, des créatrices à découvrir et à soutenir, des bières à déguster, des planches pour l’apéro et une ambiance de folie. Cet événement, je le fais pour vous remercier, vous rencontrer en toute détente et profiter de la vie qui nous encule parfois. Cet événement, ce sera le nôtre, le temps d’un après-midi.
Évidemment, je ne vous cache pas la charge mentale et le stress. À dire vrai, je n’avais pas prévu de devenir organisatrice de festival, programmatrice de concert, gestionnaire d’un marché de créateurs et j’en passe. À la base, moi, je faisais des vidéos sur Insta pour pouvoir faire connaître mes livres et c’était déjà beaucoup. Alors, me retrouver à envoyer des autorisations à la mairie, prévenir les pompiers, demander des devis pour une ampli HF3000, acheter des nappes bien précises, gonfler des ballons, devenir une pro de la raquette, faire des fanions, etc., c’était pas prévu. Et, ne nous mentons pas, ça me dépasse un peu. Mais, s’il y a une chose que j’ai bien apprise de mes nombreuses expériences, c’est que c’est en faisant qu’on y arrive. Et ça, c’est une réalité. Et c’est aussi bien logique. Car, même si ça peut effrayer, ce n’est pas en s’empêchant de se lancer qu’on peut apprendre, quitte à se tromper.
Alors, j’y vais, dans cet inconnu qui pourtant fait kiffer tout le monde. Parce que, honnêtement, même si la peur est présente, c’est avant tout une énorme joie. La joie d’être avec mes amis à parcourir la France pour un festival que je crée, la joie de passer un été à faire des folies comme une gamine, la joie d’avoir votre soutien, la joie de se rencontrer, la joie de vivre tout simplement.
Et puis, parfois, je me laisse rêver, encore plus. Je me dis que tout a une raison d’être, que le hasard n’existe pas, et que, surtout, les choses se sont alignées d’une manière assez folle, sans que j’en comprenne vraiment tout le sens. Au fond de moi, je le sais, La plus bonne de tes soirées a un rôle plus important que tout ça. Et si finalement, je me découvrais une nouvelle passion ? Et si ce festival devenait un rendez-vous chaque été ? Et si, dans quelques années, on finissait par être aussi puissants qu’un Solidays ? (Je déconne.) Et si tout ça m’emmenait vers d’autres aventures dont je n’ai même pas encore idée ? Et si toi qui me lis, tu faisais partie de cette petite poignée de personnes qui auront été là depuis le début ?
Avec cet événement, je me souviens comme il est bon de prendre des risques, de tenter des choses, de ne pas se poser de questions, de foncer sans se retourner, de même oublier les formalités pourtant essentielles. Avec ce festival, je me suis rappelé comme il est bon d’être impétueux·se, audacieux·se, curieux·se, passionné·se, et un peu fou·folle. Avec tout ça, j’ai ressenti les papillons d’un nouveau projet qui éclot et l’adrénaline qui l’accompagne.
Peut-être que ce festival sera un échec, peut-être qu’il sera un grand succès. Mais ce qui est certain, c’est qu’il sera un vrai moment, ancré dans la réalité. Et ça, c’est la seule chose qui importe. C’est ce à quoi j’ai donné vie, ce jour où j’ai créé un festival.
PS : Toutes les informations sont à retrouver sur les événements Facebook ou les liens que je vous remets ici