La Moins Bonne de tes copines

Ce jour où j’ai consulté une psy

Lundi 2 mai. En plein milieu de la nuit, l’insomnie frappe à ma porte. Sans même la détester, je lui laisse l’opportunité de m’expliquer pourquoi elle est là. Souvent, elle me stresse. Parfois, elle m’inspire. Et tout le temps, elle me donne de la force. En pleine insomnie, je fais des trucs que je n’oserais pas faire en plein jour. Me poser des faux ongles parce qu’ils me font me sentir sexy, m’inscrire à des cours de pole dance ou proposer un verre à mon ex. Tout ça, c’est grâce à l’insomnie. Et la psy n’y a pas échappé.

Comme tout le monde (et j’insiste : comme TOUT le monde), j’ai des névroses. Les miennes concernent principalement les hommes. Mais ça, vous l’avez compris. Pour moi, difficile de faire confiance, de les laisser pénétrer ma vie et encore plus mon corps.

Les hommes, je les aime. Mais pas avec moi.

J’ai déjà fait une analyse, parce que je réfléchis. J’ai donc compris des trucs : mon lien avec mon père que j’idéalise, mon côté business qui prend de la place et celui extraverti qui en prend encore plus pour cacher un petit cœur sensible. Tout ça, je l’avais déjà compris.

Mais lors de cette insomnie, ce lundi 2 mai, j’ai encore plus compris. J’ai accepté le fait que j’avais donné mon maximum pour régler mes blocages. Parce que durant les six mois précédents, je m’étais confrontée à mes angoisses et les avais surmontées. J’avais pris rendez-vous chez un hypnothérapeute qui m’avait fait chialer pendant deux séances, redaté mon ex sur qui j’avais encore des doutes (spoiler alert : l’histoire de 387 nuits sur Jean… c’est un peu lui), rencontré de nouveaux mecs (ok, il y en a eu qu’un ; mais je vous jure, pour moi, c’est énorme), perdu dix kilos, fait du sport, commencé la danse, acheté un sex-toy, regardé pour la première fois des pornos, repris l’équitation et essayé de vivre, tout simplement. Bref, en six mois, j’avais vraiment tout fait pour m’ouvrir à l’autre masculin. Alors, je savais que j’avais fait tout le travail que je pouvais de mon côté et que, maintenant, si je voulais vaincre mes dernières craintes, il fallait qu’on m’aide. Ainsi, en ce lundi 2 mai d’insomnie, j’ai cherché un psy et pris mon premier rendez-vous quelques jours après.

– Pourquoi venez-vous ? m’a-t-elle demandé à peine installée dans son fauteuil.

– Parce que je vais bien, lui ai-je répondu.

J’ai sauté des étapes. Celles peu intéressantes qui expliquent combien j’ai stressé avant d’y aller, celles qui racontent que j’ai failli annuler trois fois et celles qui précisent combien j’étais fière d’avoir enfin passé le cap. J’ai omis toutes ces étapes pour aller à l’essentiel : chez la psy. Et surtout, le plus important : y aller quand ça va bien. Bon, évidemment, il faut aussi (et surtout) y aller quand ça va pas. Mais, n’oubliez pas que c’est au moment où vous allez le mieux que vous pouvez aider encore plus facilement votre petit cœur (me remerciez pas, j’ai fait un an de médecine). Moi, en tout cas, c’est ce que je pense. Alors, début mai, lorsque j’ai débarqué dans le cabinet de ma psy pour la première fois, je lui ai dit. « Je suis là parce que tout va bien. » Et c’était vrai. Tout allait bien. Et on pouvait faire encore mieux.

Assise dans son fauteuil, j’ai raconté mon rapport aux hommes. Le sujet central de mon « blocage ». J’ai tout sorti.

Tout ce que j’avais analysé durant les soirées canapé avec les copines, tout ce que j’avais compris avec mes histoires passées, tout ce que j’avais tourné en boucle en solo dans ma tête. Je lui ai tout balancé. Et elle, elle m’a écoutée.

En face de moi, elle prenait à peine des notes, se contentait d’un sourire sincère et me diffusait ses bonnes ondes. Je l’aimais déjà. Puis, tout à coup, en deux mots, elle a posé une théorie à laquelle je n’avais jamais pensé : les énergies masculines. Pour elle, c’est très simple. Il existe des énergies masculines et des énergies féminines. Aucune des deux n’est meilleure que l’autre. Elles existent juste, basées sur les clichés qu’on connaît de la femme et de l’homme. Attention, je précise : cela ne définit pas l’homme ou la femme. Ce sont seulement des énergies. Ainsi, l’énergie féminine, toujours dans son cliché, représente la douceur, la tendresse, l’écoute, la bienveillance ; et, son opposé, l’énergie masculine, représente la force, le leadership, le pouvoir et la solidité. Encore une fois, pour rester dans le cliché. Mais vous avez l’idée. Avec ces deux grandes images, elle m’a éveillée.

Puis, la psy m’a expliqué une chose : dans chaque personne, les deux énergies vivent. Mon problème ? J’ai complètement supprimé l’énergie féminine. Dans mon inconscient, cette énergie, c’est de la merde. Dans mon inconscient, elle représente la vulnérabilité, le calme, la fragilité. Tout ça, c’est ce que j’apprends à déconstruire. Et surtout, ce que j’apprends à accepter chez moi, et, qui plus est, à laisser apparaître. Car sans accepter mon énergie féminine, je ne suis qu’un coq prêt à défoncer le poulailler et qui n’attire que des poussins. Malheureusement, eux, je ne leur donne même pas l’heure.

Installée dans le cabinet, je la regardais et comprenais enfin. Je devais laisser la poule en moi reprendre de la place, apaiser mon énergie masculine qui ne faisait de moi qu’une businesswoman et accepter qu’un coq puisse s’approcher sans qu’on parte en combat (que je gagne à chaque fois évidemment. Quoi ? Poussez pas, je suis encore en travail).

Parce que moi, vous l’avez compris, je suis une boule d’énergie masculine. Et quand je dis « boule », je ne parle pas de mon cul.

Évidemment, jusque-là, aucun problème à être bourrée d’énergie masculine. Je suis forte, ambitieuse, téméraire et compagnie. Et ça, j’adore. Je me suis construite comme ça et je ne veux pas changer. Le problème, il apparaît avec les hommes. Ce que j’aime chez un homme, c’est son énergie masculine. En d’autres termes, j’aime tout ce que je suis (mon Dieu, cet égo). J’aime qu’ils fassent le taf, qu’ils me bloquent contre un mur pour m’embrasser, qu’ils osent prendre les devants et que je devienne une proie sans défense. Moi, dans mon cœur, je suis une petite fille remplie d’énergie féminine. Le problème, c’est qu’elle est loin, loin (loin) dans mon cœur. Et que pour que ces hommes aient une chance, il faut qu’elle leur en donne une.

On a enchaîné les séances après celle-ci. Elle m’a donné des exercices — que j’ai accomplis comme une première de la classe — et on continue encore aujourd’hui. Dans ma tête, sa théorie est devenue ma nouvelle bible que je dévoile dès que je le peux, comme en témoigne cette nouvelle. À moi, elle me permet de me rééquilibrer chaque jour et de comprendre que la vulnérabilité est une force et que mon énergie féminine est un cadeau. (Bon, la vérité, je passe de gros lion à lionceau quand un homme qui me plait m’approche. MAIS, je suis en progrès. Puis après tout, on me demande pas non plus d’être un chaton… On me demande d’être une chatte, tout au plus. Et de garder mon humour de merde. Surtout ça.)

J’ai donc voulu vous partager ce que j’ai appris. Parce que c’est chouette de faire des blagues de cul, mais c’est encore mieux de pouvoir grandir ensemble.

Merci à mes énergies masculines et féminines de m’avoir fait comprendre la complexité de mon moi, ce jour où je suis allée voir une psy.

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6 réponses

  1. Sophie S dit :

    Tu vas y arriver Nono, l’important est de comprendre le pourquoi et effectivement il faut du temps pour changer les choses… Plein de bonnes choses pour la suite 😘

    • Coralie Psc dit :

      Oh super cette nouvelle !
      Très intéressante cette théorie qui paraît complètement logique quand on y pense !
      J’ai également beaucoup plus d’énergie masculine donc je te comprends a 100% pas facile de s’ouvrir ..
      Merci d’avoir partagé avec nous.
      Bon courage pour devenir une chatte !
      Que tu sois épanouie sur tous les plans c’est le plus important
      😘
      Coco

    • Gwenaëlle Menard dit :

      Dur dur d’arriver à être un tout bien équilibré ! Le top serait que tu rencontres un homme avec une énergie plus féminine (mais qui reste un homme viril bien sûr) y’en a encore quelque uns et j’espère que tu le trouveras♥️😘

  2. Angelique Toux dit :

    Je comprend totalement. Une énergie très masculine pour moi également. Mon homme en souffre du coup car deux énergie masculine dans la même maison c’est explosif au final comme deux coqs comme tu le dis si bien. On a aussi pris la décision d’aller chez le psy ensemble. Pour comprendre s’adapter et continuer de s’aimer sans s’effacer.

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