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Ce jour où je n’ai plus eu de motivation

bkg B Club

Lundi 1er janvier. Le premier jour de l’année. Ce jour où la plupart d’entre nous prennent des résolutions qu’ils ne tiendront pas, se lancent dans des régimes qui ne servent à rien, souscrivent à un abonnement dans une salle de sport qu’ils oublieront trop vite et décident d’arrêter la cigarette alors qu’ils craqueront au bout de deux jours. Ce fameux jour. Ce jour où, même si les résolutions disparaissent presque aussi rapidement qu’elles sont apparues, le renouveau, lui, se fait bien sentir. Car le 1er janvier, même si l’alcool de la vieille peut encore taper, l’ambiance est au changement.

C’était en tout cas ce que j’espérais. Moi, j’avais passé une année 2023 de merde ; je l’ai suffisamment répété partout. Vraiment partout.

Auprès de mes proches, sur les réseaux, dans un podcast, sur ce blog et même dans un livre. Partout. Alors, le 31 décembre 2023, j’ai tout purifié. J’ai dégagé mes tiroirs, lavé la maison à fond, j’ai foutu de la sauge dans chaque coin de ma baraque et presque dans mon cul. Je voulais du renouveau. Et j’y croyais. J’y croyais malgré l’état grippal qui m’avait frappée en pleine gueule le lendemain de Noël et qui restait collé à moi. La maladie, elle en avait absolument rien à foutre de la nouvelle année. Ce qui, le 1er janvier, me faisait commencer 2024 avec des ganglions de la taille de deux couilles dans la gorge, le nez rempli de polypes et mon corps tout entier en PLS. Une joie.

Mais ce qui m’inquiétait le plus, c’était ce qu’il y avait dans ma tête. Parce que si physiquement je ne suivais plus, j’espérais que mon cerveau, lui, me ferait redevenir la badass que j’avais pu être quelques mois auparavant. Moi, je voulais que dès le 1er janvier, mon ordi se greffe à ma main et que je n’aie qu’une envie : défoncer le game. La réalité s’est révélée bien différente. 

Dans ma tête, c’était encore le chaos. Tout ce que je souhaitais, c’était m’étaler dans le lit devant des films pourris et pleurer sur mon sort qui n’était pourtant pas si terrible. Je n’avais plus aucune ambition, j’étais l’ombre de moi-même. Pire : je ne ressentais aucune motivation. Je n’avais envie de rien. Rien. Tout ça alors que j’avais promis monts et merveilles, à moi, à ma meilleure pote qui devait m’aider dans mes projets, et surtout à vous. Je vous avais annoncé un nouveau roman, un blog de qualité, un site tout neuf, un magazine de renom. J’avais de belles choses à accomplir, mais je n’en avais aucune envie. Chez moi, ça n’était jamais arrivé. Jamais autant. Bien sûr, j’avais déjà connu des phases de merde, qui m’avaient presque poussée à partir vivre avec mon chien borgne au milieu de la montagne pour me nourrir de plantes sauvages. Évidemment. Mais rapidement, j’étais redevenue une meuf en costard, talons aiguilles et dossiers qui dépassaient du bureau. Tout ça en version pyjama, plaid et canapé. Mais j’y étais ; j’étais cette nana passionnée qui gérait son business… jusqu’à ce 1er janvier.

Je devais m’y faire ; depuis des semaines déjà, des mois peut-être, je me sentais différente.

J’étais devenue une femme dont les projets pros ne sont pas primordiaux, qui se contente du minimum et qui n’a pas besoin de cette partie de sa vie pour être épanouie. D’abord, je me suis dit que ce n’était peut-être pas plus mal. Peut-être que donner moins d’importance à ma vie professionnelle me permettrait d’en accorder un peu plus à ma vie privée ; peut-être que je deviendrais maman et finirais par affirmer que c’est le plus beau rôle, comme beaucoup ; peut-être que mes anciennes ambitions n’étaient qu’une phase de jeunesse qui s’était terminée. 

Puis, j’ai paniqué. Où étais-je passée ? Qu’était-il advenu de la meuf du Nono show, celle capable de soulever des montagnes et d’avoir des rêves plus gros que son cul, persuadée qu’elle peut les réaliser ? Qu’allais-je faire si je n’avais plus de motivation, moi qui vivais pour mes projets ? Je ne savais pas être une autre et j’adorais mon ancienne vie. J’adorais avoir une nouvelle idée tous les trois jours, la mettre en place quelques heures après et la voir éclore. J’adorais prendre mon ordinateur, écrire pendant des heures et espérer donner du plaisir aux gens avec mes mille idées. J’adorais entreprendre, tout simplement. Et c’était ça, la solution. Pour retrouver mon ambition, je devais faire preuve… d’ambition. Il fallait que mon manque de motivation devienne un projet à lui seul.

J’ai donc attaqué le plan « Projet pour avoir un projet ».

Le principe était simple : un programme de quelques semaines pour me redonner le goût d’être moi. J’ai commencé par la première des choses : l’acceptation. Je le savais, c’était le seul moyen d’avancer. Accepter. Accepter d’avoir été triste, d’avoir pris un coup dans la gueule, de ne plus être la gamine de 25 ans un peu naïve qui voit le monde avec amour et d’avoir subi les aléas de la vie. Certes, je n’étais pas sous les bombes ou dans la rue. J’avais tout pour être heureuse, mais j’acceptais de ne pas l’être. C’était la première étape. Puis, une fois que j’ai accepté, j’ai guéri. J’ai guéri en m’entourant d’amour. C’est cliché, mais c’est vrai. J’ai guéri en prenant soin de moi, en passant du temps seule ou accompagnée, en m’étalant dans mon canapé sans culpabiliser, en dormant plus que de raison, en mangeant du gras, puis en mangeant sain, en faisant du sport ou en laissant tomber, en essayant de faire au mieux. Je ne me forçais pas. Je vivais comme je le pouvais, et c’était déjà beaucoup. Enfin, j’ai questionné mon quotidien. Et si ce petit burn-out de 2023, aussi bien physique que mental, aussi bien perso que pro, était un signe ? Et si c’était la vie qui me poussait à me demander ce qu’il me manquait vraiment pour me sentir alignée ?

J’ai repris l’histoire, essayé de laisser partir ce qui ne pouvait être retenu et tenté de sauver ce qu’il y avait à sauver. J’ai compris que ma solitude me pesait parfois, que mon rythme n’était pas toujours le plus adapté et que, surtout, j’étais sous l’eau. J’avais du travail, beaucoup de travail, et pas assez de temps. J’ai réorganisé mon quotidien, appris à déléguer, commencé à bosser avec de nouvelles personnes et réalisé que pour continuer de s’épanouir, il faut évoluer. Toujours.

C’est ainsi qu’un matin, après plusieurs mois compliqués, quelques semaines sans motivation, je l’ai retrouvée, celle qui était si importante pour moi. Alors, j’ai compris qu’elle n’était jamais partie et qu’elle ne partirait jamais, mais que, comme moi, elle avait besoin de grandir et de changer, en fonction de tout ce que je traversais. Rien n’est figé, ma motivation non plus.

C’est ce que j’ai compris, ce jour (cette année) où je n’ai plus eu de motivation (mais Inchallah, plus jamais tu repars aussi longtemps, tu m’as trop manqué).