La Moins Bonne de tes copines

Ce jour où j’ai perdu mon poste de baby-sitter

bkg B Club

Mardi 8 juin 1982. Une date qui vous laisse supposer que ce n’est pas mon histoire. Sauf si je suis un vampire, ce qui, dans le contexte d’Halloween arrivant pourrait être possible. Mais il n’en est rien. La réalité de cette date, c’est qu’elle retrace une histoire tragique que je souhaitais vous conter, dans le seul but de vous terroriser. J’en suis navrée, mais telle est ma mission en ce mois d’Octobre. 

Mardi 8 juin 1982 ou jeudi 4 mars 1982. La date exacte importe peu, si ce n’est que tout se passe en 1982, au Royaume-Uni, dans la ville très peu connue de Windermere. Helen, une jeune femme dont il est impossible de décrire le physique, à l’exception de ses cheveux bouclés qui pourraient ressembler aux miens, attaque sa noble mission : garder trois enfants. En d’autres termes, Helen est baby-sitter pour la famille Stuart.  Comme la souris. Sauf que, cette fois, ce sont des humains. Malheureusement… 

À son arrivée dans cette grande maison victorienne, les enfants sont déjà au lit. Une aubaine pour Helen. Quoi de mieux qu’une baby-sitter payée plein tarif sans avoir à supporter les sales gosses, leurs hurlements ou pire, leurs couches pleines de merde. Helen est aux anges. Pour le moment. 

Sans grandes responsabilités, si ce n’est celle de s’affaler dans le canapé, d’ouvrir un roman pourri dont elle n’avait pas l’intention de dépasser la page 3 et de ne pas démarrer Netflix qui n’existait pas à l’époque, Helen se félicite de sa soirée tranquille.

Puis, le téléphone sonne. Un classique. Elle décroche, et rien. Silence. Pas même un souffle. Juste un bruit blanc. Elle raccroche, reprend son livre et 10 minutes plus tard, la sonnerie retentit de nouveau. Cette fois, une voix grave lui répond : « Es-tu allée voir les enfants ? » Et merde. Évidemment que non, elle n’était pas allée voir les enfants. Mais après tout, n’était-ce pas juste un test des parents un peu stressés ? 

À cette question, Helen n’a pas pu y répondre car presqu’immédiatement, le téléphone s’est coupé… pour recevoir un appel de nouveau.

Même voix. Même question. Inquiète, Helen contacte le restaurant où les parents dînaient pour apprendre qu’ils étaient partis depuis dix bonnes minutes. Qui plus est, toujours soucieuse, Helen contacte la police pour prévenir des appels étranges qu’elle recevait. Un canular, ont-ils pensé, ces cons. 

Parce que le téléphone, il a continué de sonner, une fois encore. Et toujours des questions. « Pourquoi as-tu éteint les lumières ? » demandait la voix du croque-mort alors qu’Helen se trouvait dans un salon sombre, avant d’ajouter « Je veux me baigner dans ton sang ». Charmant. 

Helen, tremblante, raccroche, paniquée. Sans blague. Sans surprise, la sonnerie retentit de nouveau presqu’aussitôt.

Helen hurle à cet homme de la laisser tranquille sans même qu’il puisse poser un mot. Pourtant, cette fois, c’était la police : « Helen, nous avons tracé l’appel. Écoutez-moi bien : il vient de l’une des pièces de la maison. Sortez immédiatement. » Au top les flics.

Helen traverse le salon, se prend les pieds dans le tapis, tombe une fois, se relève, tombe une seconde fois, se relève une seconde fois pour se jeter sur la porte d’entrée. Certes, c’est romancé. Mais ce qui est certain c’est qu’Helen est en panique. Elle tente de déverrouiller la porte, fait tomber les clés, les ramasse, se cogne le genou, la tête contre la clenche, et finit même par jurer comme un charretier, avant de l’ouvrir. Oui, là aussi, c’est romancé. Enfin presque libre. Elle passe un pied pour sortir et, derrière un bruit sourd se fait entendre, accompagnée d’une silhouette massive, immobile. 

Helen hurle et sort enfin, atterrissant directement dans les bras d’une escouade de policiers. Si elle n’avait pas 16 ans, on pourrait presque croire à une dark romance ou le début d’un film porno.

Il n’en est rien. La troupe de cowboy foncent dans la maison et ressortent quelques minutes plus tard avec un homme menotté, couvert de sang. Helen tremble. Les policiers aussi. Mais pas pour les mêmes raisons : le sang, c’est celui des enfants Stuart.

Et parce que l’histoire pourrait être encore plus terrifiante si elle avait une vraie raison, j’aurais aimé vous détailler une suite. Il n’en est rien. Après de longues recherches (ok quelques minutes sur ChatGPT), il semblerait que cette histoire ne soit qu’une légende urbaine et par conséquent qu’il n’y ait rien d’autre à son sujet, telles que la raison du meurtre ou l’identité du tueur. Frustrant. Je sais.

Alors, voici ce que j’ajouterai à cette légende urbaine : une suite tout aussi gore. Dans notre imaginaire, le tueur serait le frère du mari : Tristan Stuart. Ou William Stuart. A votre guise. William, il a toujours été amoureux de la femme de son frère. Et de toute évidence il a toujours été complètement barré. Un soir, lorsque son frère lui apprend qu’ils partent diner avec sa femme, et que les enfants restent avec une gamine de 16 ans, il se dit que c’est le moment. C’est lui, l’homme qui devrait emmener Géraldine (oui, elle s’appelle Géraldine) diner. C’est lui, l’homme qui devrait être le père de ses enfants. C’est lui, l’homme qu’elle devrait aimer. 

William n’en peut plus, il se faufile par la fenêtre que les parents ont laissée entre-ouverte, fonce discrètement dans la salle de bain de l’étage et, de là, il s’amuse un peu.

 Car oui, tuer les gosses c’est une chose, mais le faire sans panache c’est hors de question.

William, c’est un artiste. Un façonneur de bougies. Certes. Mais très doué, capable de faire des formes atypiques et qui n’utilisent que des cires de soja. Oui, en 1982. Précurseur William. Sauf dans le meurtre. Parce que tuer les gosses de sa bien-aimée pour qu’elle tombe amoureuse de vous, ce n’est pas nouveau. Quoi que. Tout cela est-il que ça ne fonctionne pas, sans surprise.

La suite, vous la connaissez déjà. William a appelé Helen, a joué un peu, puis a fini par tuer les gosses, espérant pouvoir tuer son frère à son arrivée. Dommage pour lui, les flics l’ont attrapé, l’empêchant de commettre ses derniers crimes.

William a terminé sa vie en taule, son frère et Géraldine au bout du rouleau ont fini par divorcer et Helen trouva un autre job plus sûr : caissière dans une boucherie. Histoire de garder un petit côté sanglant.